Chargement...

J’ai fait un tour de terre sans me fermer les yeux.
Je suis parti en Irak en guerre sans rien pouvoir y changer.
J’ai frissonné d’horreur au Rwanda sans savoir y mettre des mots.
J’ai écouté sans les juger mes voisins d’un village de Lorraine allant voter Marine Le Pen.
J’ai témoigné du panache d’un mineur de charbon, avant de le voir mettre genou à terre devant la finance mondiale.
J’ai partagé le pain d’enfants des rues à Melilla et suis rentré sous mon toit, touché, sans pleurer.
Chacun de mes films cherche l’histoire de l’autre, bouscule la mienne, tente de raconter la nôtre.
Chacun de mes films est une question sans réponse et le souvenir de ce texte de Jean-Jacques Rousseau, punaisé dans ma chambre d’adolescent :
« Le premier qui, ayant enclos un terrain, s’avisa de dire : Ceci est à moi… » (…)
Gardez-vous d’écouter cet imposteur, vous êtes perdus, si vous oubliez que les fruits sont à tous, et que la terre n’est à personne. »
Je continuerai à faire un tour de terre, les yeux bien ouverts.

J’ai fait un tour de terre sans me fermer les yeux.
Je suis parti en Irak en guerre sans rien pouvoir y changer.
J’ai frissonné d’horreur au Rwanda sans savoir y mettre des mots.
J’ai écouté sans les juger mes voisins d’un village de Lorraine allant voter Marine Le Pen.
J’ai témoigné du panache d’un mineur de charbon, avant de le voir mettre genou à terre devant la finance mondiale.
J’ai partagé le pain d’enfants des rues à Melilla et suis rentré sous mon toit, touché, sans pleurer.
Chacun de mes films cherche l’histoire de l’autre, bouscule la mienne, tente de raconter la nôtre.
Chacun de mes films est une question sans réponse et le souvenir de ce texte de Jean-Jacques Rousseau, punaisé dans ma chambre d’adolescent :
« Le premier qui, ayant enclos un terrain, s’avisa de dire : Ceci est à moi… » (…)
Gardez-vous d’écouter cet imposteur, vous êtes perdus, si vous oubliez que les fruits sont à tous, et que la terre n’est à personne. »
Je continuerai à faire un tour de terre, les yeux bien ouverts.